Voici la réponse que nous avons reçue du Recteur : « Il nous est difficile de nous engager dans cette voie car cela demanderait une analyse très poussée de nos investissements. Cette analyse coûterait très cher et risquerait de réduire fortement la diversification potentielle de nos investissements, et, de là, notre rendement, et augmenterait potentiellement notre risque. »
Premier courrier envoyé au Conseil d’administration de l’ULg incitant au désinvestissement des énergies fossiles.
Monsieur le Recteur,
Cher.e.s membres du Conseil d’administration,
écolo j ULg vous remercie pour la réponse que vous avez pris le temps de lui fournir, bien que nous regrettions que celle-ci nous soit parvenue par l’intermédiaire de Monsieur Biérin et non de manière directe.
Étant donné le capital d’investissement de 180 millions d’euros dont dispose l’ULg, nous ne doutons pas que notre université dispose d’assez de poids au sein de l’institution bancaire choisie pour que cette dernière puisse lui fournir une liste détaillée des portefeuilles d’actions dans lesquels sont investis les fonds de l’ULg. Il ne s’agit pas de demander une analyse poussée mais simplement d’exercer votre droit d’information quant à l’utilisation des capitaux confiés au gestionnaire de portefeuille.
Il vous suffit simplement de contacter votre gestionnaire de fonds et de lui demander quel pourcentage de l’argent investi par l’université est consacré aux entreprises reprises dans la liste des 200 plus grandes entreprises actives dans le secteur de l’extraction du charbon, du gaz et du pétrole réalisée par Fossile Free Indexes. Plus de transparence est déjà un important premier pas.
Contrairement aux idées reçues, désinvestir des énergies fossiles, loin de nuire à la rentabilité du portefeuille d’actions de l’ULg pourrait au contraire lui être bénéfique. En plus des considérations d’éthique et de cohérence qui devraient à elles seules mener notre université à désinvestir des énergies fossiles, le « risque carbone » est de plus en plus pris en compte, notamment par les agences de notation. 80 % des ressources connues de pétrole devront rester dans le sol si on veut limiter le réchauffement moyen de la température terrestre à 2°C. Ces ressources ne devraient pas pouvoir être exploitées et tant les sociétés que les particuliers sont de plus en plus demandeurs d’autres sources d’énergie. On le voit déjà, les investissements dans les énergies fossiles sont de
moins en moins rentables.
Avec une pression de plus en plus forte de la société civile pour l’utilisation d’autres sources d’énergies que celles provenant de ressources fossiles, ainsi qu’avec l’accord de Paris et ceux qui suivront, nos gouvernements sont incités à diminuer leurs subventions aux énergies fossiles et à mettre en place des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. Les consommateurs, à terme, se détourneront de ces énergies. Les entreprises n’auront plus la possibilité d’écouler leurs réserves d’énergies fossiles ; les investissements auront été fait en vain et les institutions qui auraient investi dans ces énergies se retrouveraient avec des actifs sans valeur. A cela, s’ajoute un risque d’emballement du marché en cas de désengagement massif des investisseurs. Retirer
maintenant vos investissements des énergies fossiles pourrait donc, au contraire, diminuer les risques financiers pris par l’ULg.
Nous pensons que les arguments éthique et de cohérence devraient, à eux seuls suffire à convaincre l’ULg de désinvestir des énergies fossiles. Nous venons cependant d’y ajouter l’argument économique.
Dans l’espoir que cette requête pourra être entendue par les administrateur.trices de l’ULg et que ceux.elles-ci entreprendront rapidement les premières démarches dans ce sens, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs membres du Conseil d’administration l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Pour le cercle écolo j ULg,
Lena Bettendorff – lena.bettendorff@student.ulg.ac.be
Lorraine Vendy – lorraine.vendy@student.ulg.ac.be
