Faire campagne pour le désinvestissement!

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Les multiples rapports du GIEC nous ont alertés, les différentes COP notamment depuis l’Accord de Paris, nous le confirment: il faut tout faire pour maintenir un réchauffement climatique entre 1,5 et 2C! Pour atteindre cet objectif et limiter nos émissions de GES, il faut impérativement maintenir les 2/3 des énergies fossiles dans le sol ! Aujourd’hui, de nombreuses institutions publiques et privées financent à coup de milliards de dollars l’extraction de ces énergies : Gaz, charbon, pétrole Une solution pour sauver le climat est d’arrêter tout financement destiné au secteur des énergies fossiles en incitant les institutions financières à ne plus donner un centime dans des entreprises exploitant gaz, pétrole et charbon.

Mais que font les banques pour lutter contre le réchauffement climatique?

Rosa Stucki de Financité nous a d’abord rappelé les principes de bases du financement de toutes entreprises dans notre système capitaliste. Elle a souligné que dans ce système les seules motivations financières sont le retour sur investissement. En effet, l’investissement responsable et sociétal (notion qui n’a pas de définition légale) ne représente que 3 à 4% du marché des capitaux.

Elle nous également fait part de l’analyse de Financité et du rapport de Fairfin sur les investissements des institutions bancaires belges dans les énergies fossiles.

Quelques chiffres qui font peur :

  • – Il y a 9 fois plus d’investissements dans le secteur des énergies fossiles que dans les énergies renouvelables.
  • – Sur les 6 banques analysées, seule Triodos n’investit rien dans le secteur des énergies fossiles.

Elle est également revenue sur la campagne qui a débuté l’été dernier « Ma Banque 0% carbone » qui demandait aux banques de prendre des engagements pour sortir leurs investissements du secteur de l’énergie fossile. Les réponses des banques sont loin d’être satisfaisantes. Des réponses parfois intéressantes sur papier mais qui ne reflètent pas du tout leur politique d’investissement dans les faits.

Attendre une autorégulation du système bancaire sur sa politique d’investissement dans les énergies fossiles est illusoire. Il faut que le politique s’en charge. Il faut réclamer une réelle transparence des institutions bancaires dans leur politique d’investissement et pointer, à la vue de tous, ces choix d’investissement moralement, socialement et environnementalement néfastes pour l’ensemble de la planète !

Le désinvestissement, un mouvement est en marche avec 350.org

Les mouvements pour le désinvestissement sont nés dans les universités américaines en 2012. Ce sont des étudiants qui en furent à l’origine afin de réclamer à leurs établissements de renoncer à tout investissement dans le secteur des énergies fossiles.

À ce jour, on estime à 3400 milliards de dollars. Le nombre d’institutions ayant fait le choix de désinvestir s ‘élève aujourd’hui à 504.

De nombreuses campagnes ont eu lieu de par le monde, elles ont connu une série de victoires retentissantes comme à l’université de Stanford ou la décision de la Norvège de désinvestir 900 milliards de dollars de leur fond d’investissement public.

Toutes ces campagnes peuvent prendre les formes les plus diverses comme faire des pétitions, organiser des conférences, des ciné-débats, des installations artistiques, du théâtre action,… Ou dans des modes plus revendicatifs comme des sit-in, des blocages et d’autres actions directes non-violentes,…

Il existe également énormément de ressources (études, analyses, guides de campagne, …) sur le site Fossilfree.

L’ULB investit dans le fossile?!

Ensuite, Hugo a fait part de l’expérience sur le campus de l’ULB où ils ont entâmé leur réflexion en même temps que la mobilisation pour la COP 21 à Paris. Dans un premier temps, une conférence ayant pour titre : « L’ULB investit dans les énergies fossiles?! » a été organisée. Ils ont combiné cette conférence avec une lettre à l’attention du Recteur afin de lui demander la transparence sur les investissements faits par l’université dans le secteur du gaz, charbon et pétrole qu’il s’agisse d’investissements directs ou à travers des placements dans d’autres fonds d’investissement.

Pour Hugo, il est important de trouver des alliances avec les autres acteurs de l’université comme les étudiants administrateurs, les différentes délégations syndicales enseignants, personnel administratif et technique.

Ils ont donc opté pour des modes d’actions comme l’action directe non-violente car cela ne nécessite pas d’énormes moyens humains et en temps que les pétitions, et peut avoir une visibilité plus importante sur le campus. Mais il est possible qu’à l’avenir ils diversifient encore leurs modes d’action. Et cela tant qu’ils n’auront pas une réponse transparente et un engagement ferme de la part des autorités de l’ULB.

 

Ressources:

Notre avenir ébranlé, un rapport de Fairfin sur les investissements des banques actives en Belgique

Ma banque, 0% carbone?, Jusqu’où les banques belges sont prêtes à aller? Entre engagement et réalité, une analyse de Financité de février 2016

 

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