• Récit d’un périple à vélo vers Paris… pour la planète

    peloton21Mardi 24 novembre 2015, le réveil affiche 5h35’ et c’est déjà l’effervescence au sein de la fine équipe ! Claire, Edwine et Laura, la composante féminine du peloton d’écolo j pour la planète se met en jambe… Après chargement de nos véhicules à deux roues, nous quittons Bruxelles, direction Halle, pour rejoindre le départ du peloton de cyclo-voyageurs, et ce malgré l’annulation de la manifestation à Paris. 10h50’, c’est parti! Nous prenons part à la gigantesque marche climatique. Rien ne nous arrête. Paris, nous voici !

    Quelle émotion au départ de Halle ! Les élèves d’une école sont même présents avec de superbes banderoles, venus soutenir les 350 cyclistes qui s’engagent le long du canal. Le convoi est en route… Le quotidien derrière nous, c’est maintenant l’aventure qui commence. Et quelle aventure ! Ce premier jour est éreintant avec un vent de plus de 35km/h et une pluie qui nous fouette violemment le visage sur le canal! C’est trempé jusqu’à l’os, mais fier des kilomètres parcourus (77km), que nous arrivons à Mons. Colin, Étienne et Romain, le reste de l’équipe nous y attendent, une douche chaude et un bon repas à la clé ! Nous faisons la connaissance du « Marsupial » –qui à la base devait être une girafe, la question reste à trancher- le tandem confectionné par Étienne pour l’occasion. Quelques échanges sur les exploits de la journée et nous allons nous coucher.

    Mercredi 25 novembre 2015 au matin, l’équipe d’écolo j est maintenant complète et prête à « re »prendre la route à 6. Impatients de manger du km, nous manquons quelques marquages au sol et nous voilà embarqués pour notre premier détour à seulement 5km du départ… Le ton est donné pour le reste du voyage, et ce, sans compter les autres pépins, épines et imprévus que nous rencontrerons par la suite. Heureusement, la météo est clémente (il ne pleut pas !) et l’humeur est au beau fixe. Nous profitons des joies du vélo en quittant la ville pour les chemins de campagne et les bois.

    Arrivé au relais de midi, surprise…. Les organisateurs du Climate Express nous annoncent l’annulation de la manifestation à Ostende. Nous voici, cyclistes engagés, dépossédés de notre but final. Surpris, tristes, un brin déçus, notre motivation n’en démord pas pour autant et nous reprenons la route. La chaîne du « Marsupial », notre tandem, grince sous les kilomètres. C’est finalement après une douzaine de déraillements du fameux bolide que nous arriverons à Guize, en France (91km). Nouveau rebondissement du soir, l’étape de Meaux est supprimée pour des raisons de sécurité. Les plus courageux sont invités à réaliser une double étape pour rejoindre Paris. Il nous reste une journée pour y réfléchir…

    Réveil aux aurores jeudi 26 novembre 2015, petit déjeuner copieux et c’est reparti sur les routes sinueuses et très (trop) vallonnées du Nord-Pas-de-Calais. Après un nouveau détour et une crevaison sur le départ, la journée s’annonce au mieux. Le soleil brille dans le ciel. Il fait beau, très beau. Nous sommes sereins, et ce, en dépit des trois terribles ascensions qui nous attendent sur le parcours! Nos bicyclettes nous portent loin, nous volons presque… Une seconde crevaison, le temps de colmater le trou (merci, messieurs les réparateurs! Que serions-nous devenus sans eux ?) et nous voici déjà arrivé 87 km plus loin à Soissons, notre étape du soir. Sur place, nous sommes accueillis par Sylvain et Christine, nos fantastiques hôtes d’une nuit. Nous partageons un repas de fête, échangeons sur les particularités culinaires de nos pays respectifs (« oui, nous mangeons la compote avec les patates… ») et oublions le temps d’un soir l’effort de la journée. Boostés à 200% par cette belle soirée, nous décidons d’affronter le lendemain la double étape et les 130 km qui nous séparent de Paris !

    Vendredi 27 novembre 2015, il fait encore nuit quand nous sortons les vélos du garage. Embrassade chaleureuse, photo de famille et nous voici prêts, pédales aux pieds, pour la plus longue étape du parcours. Mais voici que la fatigue des jours précédents se fait sentir dans nos jambes ainsi que dans les articulations de nos vélos. Rapidement, un check-up s’impose. Passage par le contrôle technique mis à notre disposition. Après plusieurs réglages de freins, dérailleur, roues… et un tout nouveau pneu pour le « Marsupial » (2x merci, messieurs les réparateurs!), nous démarrons, non sans éviter un détour habituel. Malheureusement, cette fois-ci, nous comptabilisons trop de retard pour rejoindre le peloton. Nous ferons donc cette étape « seuls ».

    Il fait gris ce vendredi sur le coup de midi. Le brouillard tarde à se lever et le ciel menace. C’est accompagné d’un vent froid et humide que nous longeons les champs de culture et traversons les petits villages de campagne en direction de l’Île-de-France. Soudain, un câble de vitesse se rompt. Qu’à cela ne tienne, pas question d’abandon ! La courageuse cycliste continue le parcours en danseuse « sur le petit plateau ». Plus tard, c’est une tout autre histoire qui se joue devant nous. Dans l’effort, le pédalier du « Marsupial » casse. Impossible de réparer malgré les efforts ingénieux des garçons. Cette fois-ci, c’est bel et bien l’abandon. Privé de leur bolide, les garçons prennent le train, leur tandem à l’épaule. « Rendez-vous à Paris » reste le mot d’ordre.

    Malheureusement, le chrono joue contre nous ! Après 87 kilomètres, nous arrivons à Meaux dans le noir, il est 18h. Une réparation express au vélo store du coin et c’est à contrecœur que nous prendrons à notre tour le train pour rejoindre Paris. Épuisés et déçus de ne pas avoir fini l’étape, mais très heureux de nous retrouver ensemble à Paris, nous passons une agréable soirée chez Mathieu, notre hôte citadin à la capitale.

    Samedi 28 novembre 2015, le soleil brille haut dans le ciel quand nous nous réveillons après une brève grasse matinée. Il est 8h30 du matin. Le brouillard de la veille a laissé place à un redoux très agréable. Ceux d’entre nous qui ont encore un vélo en état de marche rejoignent le peloton du Climate Express au Parc de la Villette où est prise la photo de groupe (qu’on a manqué de justesse), souvenir immuable de ce périple automnal hors du commun. Les cyclistes se reconnaissent, se saluent…se félicitent d’être arrivés jusqu’ici. Quelques embrassades et nous voici déjà repartis, vélo en tête pour notre dernière étape de 70 km. Nous roulons vite, très vite, plus vite qu’à notre habitude le long du canal qui nous éloigne un peu plus à chaque instant de Paris. Nous sommes comme poussés par le vent…ou par l’euphorie du périple accomplit. Il fait beau et c’est plaisant de rouler au milieu de ce peloton. Nous arrivons 4h plus tard (et sans encombre cette fois) à Senlys où nous attendent les cars pour le retour vers Bruxelles. C’est déjà la fin.

    Bruxelles – Paris en vélo, we did it… quelle fierté d’y être arrivé! Même si nos corps sont marqués par la fatigue, nos cœurs, eux, sont pleins d’une énergie nouvelle. L’espace d’un instant, ces 450 km auront fait de nous les guerriers du climat !

    Claire, Colin, Edwine, Etienne, Laura et Romain, la fine équipe d’écolo j pour la planète !