Des logements à long terme pour toutes et tous !

Se loger… Pas facile ! Et ce pour différentes raisons… Tout d’abord, le prix.

En effet, si tant les prix de l’immobilier que les taux d’intérêt bancaires ont été bas durant plusieurs mois, ces deux éléments remontent en force. Ensuite, le secteur du logement n’est malheureusement pas épargné de discriminations: racisme, homophobie, transphobie, validisme, classisme, etc. Les propriétaires sont moins enclin·e·s à louer à une personne sans emploi, qui plus est si elle n’a pas de garant‧e, quand bien même les allocations sociales seraient suffisantes. Pour les sans-emploi et sans-abri, la situation est inextricable. C’est le serpent qui se mange la queue : sans emploi, pas de logement et sans logement, pas d’emploi…

Que dire alors de la situation des sans-papiers ?

Pour elleux, ni contrat de travail, ni bail, ni emprunt ne sont possibles. Pour autant, ces personnes en situation irrégulière aux yeux de l’État – dont des enfants – ne peuvent rester dehors été comme hiver.

Des logements sont également nécessaires pour les nouveaux·elles arrivant·e·s en provenance d’Ukraine qui ont obtenu le statut de protection temporaire. Mais aussi pour les demandeur·euse·s d’asile issu·e·s des autres pays. Car la guerre en Ukraine ne doit pas faire oublier celles et ceux venant d’autres pays. Or, actuellement, chaque soir, des personnes se présentant au Petit Château sont refusées. Non seulement elles devront passer une nouvelle nuit dehors, mais elles ne pourront pas non plus enregistrer leurs demandes d’asile.

Dans d’autres situations, des personnes ont dû quitter leur logement, du jour au lendemain, en raison par exemple de tensions familiales.

C’est le cas, par exemple, de femmes et d’enfants battu·e·s et de personnes LGBTQIA+.

Puisque obtenir un logement privé n’est pas chose aisée, et que tout le monde n’est pas sur le même pied d’égalité, il faudrait davantage de logements publics. Mais « où ? » me demanderez-vous ?

Les nouvelles constructions ne devraient pas se bâtir sur le lieu d’actuels espaces verts.

En effet, il est bien agréable de pouvoir se balader ou jouer dans un parc ou en pleine nature sans devoir parcourir une ou plusieurs dizaines de kilomètres. Pendant la crise sanitaire, les familles sans jardin des quartiers plus densément peuplés ont d’ailleurs souffert plus que les autres. De plus, les feuilles des arbres absorbent du CO2 , la verdure permet de réduire la température et selon de nombreux·ses scientifiques, réduire la biodiversité augmenterait le risque d’épidémies. Il ne s’agit donc pas d’aller construire sur d’actuels espaces verts. Mais alors « où ? ».

Pour commencer, avez-vous déjà entendu parler de Saint-Vide-Leegbeek , la 20ème commune de Bruxelles ?

Quoi ?!? La région bruxelloise s’est agrandie ? Mais non ! En 2019, des chercheurs‧euses se sont penchés sur la question des logements inoccupés et iels ont estimé qu’en surface (6,8 millions de m2 ), il s’agit de l’équivalent d’une commune1 . Et si on optimalisait ?

Par ailleurs, avec l’augmentation du télétravail, des bâtiments de bureaux pourraient être transformés en logements.

Cela permettrait de limiter les frais de construction et d’optimaliser les espaces.

Pour terminer cet article, soulignons que beaucoup d’Ukrainien·ne·s prévoient de rentrer chez elleux une fois la guerre terminée. Malheureusement, on ignore quand ce sera. Quoi qu’il en soit, établir des solutions de logement à long terme est indispensable. Ces investissements publics dans la rénovation, le réaménagement et quelques constructions ne seront pas perdus.

Encouragé par la situation en Europe de l’Est, Sammy Mahdi2 affiche une position plus clémente concernant les migrations. Les différentes régions sont, quant à elles, amenées à penser des plans Logements. Profitons de cet élan de bienveillance de la part du pouvoir politique pour à la fois bâtir un cadre législatif d’ouverture à l’égard de personnes issues de différents pays, et pour avoir des objectifs élevés en termes de logements accessibles !

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1 https://www.leegbeek.brussels/

2 Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration au moment de la rédaction de cet article, Sammy Mahdi est aujourd’hui président de son parti, le CD&V (depuis le 25 juin 2022)

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Jéromine Gehrenbeck