Témoignage de violences gynécologiques

A 23 ans, je me suis enfin décidée à aller consulter pour la première fois une gynécologue. Celle de ma mère, comme beaucoup de jeunes filles en fait.

C’est plus simple car généralement, on n’a pas un répertoire des gynécologues du coin et on ne connaît pas.Bref, avec un peu d’appréhension me voilà à ce fameux premier rendez-vous gynécologique de ma vie. Je suis accueillie par la gynécologue qui commence avec les simples questions de routine. Jusque-là, tout va bien.

Elle me demande alors de me déshabiller totalement

Sans m’en dire plus, ni pourquoi ni ce qu’elle allait faire. Je commence à vraiment me sentir mal à l’aise mais je n’ose rien dire (l’autorité de la blouse blanche). Je m’exécute donc (tout ça avec un paravent à moitié cassé et situé très loin de la table d’examen).

Elle me demande ensuite de m’installer sur la table d’examen et puis là, sans me prévenir et sans m’expliquer ce qu’elle va me faire ni pourquoi, elle rentre un instrument dans mon vagin et puis un autre…

Les seuls mots que la gynécologue m’aura dit durant son examen c’est que j’avais de beaux ovaires et que son instrument passait facilement (ça parait anodin et normal comme remarque mais moi, personnellement, j’ai été perturbée que ça soit les seuls mots qu’elle me dise).

Sur le coup, je n’ai pas réagi car je n’ai pas osé

Surtout, j’ai été tétanisée par cette façon brutale de procéder. Je n’ai même pas eu le temps d’être consentante : j’ai eu l’impression d’avoir été violée après coup, vraiment.

Après ça, elle me dit de me rhabiller et de venir m’asseoir près de son bureau. Elle me prescrit une pilule sans même me demander si je la veux, ce que cela implique ou quelles sont les autres alternatives de contraception, ce que je considère comme un manque de professionnalisme de plus, outre ce qu’il s’était passé juste avant.

Plusieurs jours après ce rendez-vous je me suis rendue compte que je l’avais vraiment très mal vécu. Je me suis sentie très mal et salie par la gynécologue qui m’avait reçue et c’est toujours le cas actuellement.

Ça fait presque 3 ans.

Depuis, je suis en couple, dans une relation stable. Je devrais – pour ma santé – y retourner mais je n’en ai pas encore trouvé la force ni le courage, de peur de revivre cette mauvaise expérience.

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MS