Depuis quelques mois, écolo j Huy-Waremme travaille sur la thématique des prisons. Après avoir rédigé une note politique sur le sujet (voté récemment en congrès écolo j), nous avons choisi de poursuivre la réflexion.
C’est ce travail qui nous a permis de découvrir l’association française Genepi.
L’association se présente comme une association estudiantine qui souhaite favoriser le décloisonnement des institutions carcérales par la circulation des savoirs entre les personnes enfermées, ses bénévoles et la société civile. Cet engagement va de pair avec une conscience militante des enjeux politiques liés aux différents lieux d’enfermement. Chaque année, 1 200 bénévoles du Genepi écartent les barreaux de la prison pour recréer un lien entre la société et les personnes incarcérées.
L’association, gérée par des jeunes, nous semblait défendre des positions proches de celles que nous avons développée dans notre note, mais aussi de faire un travail concret pour faire sortir la prison de ses murs. Nous voulions donc rencontrer les personnes derrière l’association, mais surtout réfléchir aux possibilités de lancer un « Genepi belge ».
Lors de notre séjour à Paris, nous avons rencontré Nicolas Noireau, vice-président, Communication et voix politique, et Xavier Porteous, délégué pour la région Nord. Pendant 3h, ils ont présenté l’association, ont répondu à nos questions et nous avons échangé sur les différences entre les situations française et belge. Nous avons eu beaucoup de mal à quitter nos interlocuteurs tant la conversation était intéressante, mais nous étions attendus.
En effet, nous rencontrions après une journaliste de Rue89. Elle est en charge des dossiers justice-police-prison sur le site du média français. Un média que nous avons beaucoup consulté pour préparer notre note, notamment le blog ouvert par l’Observatoire international des prisons (section France) sur Rue89. Pendant 2h, Camille Polloni nous a parlé de son travail et de la manière dont Rue89 parle des prisons, offrant un regard bien différent sur l’univers carcéral que les autres médias grand public.
Après ces deux rendez-vous, l’heure avançant, nous nous sommes rendus à l’auberge de jeunesse pour poser nos valises et manger un morceau, histoire d’être en forme pour notre marathon du lendemain.
Dimanche 8 février, le réveil sonne trop tôt. Après un petit-déjeuner, nous partons découvrir une exposition photo sur les prisons. Grégoire Korganow a visité plus de 20 établissements pénitentiaires et nous fait partager ce qu’il y a vu. Une manière, pour nous, de voir l’intérieur des prisons françaises, leur état, les cellules, les détenus… Entre enfermement et regards perdus, l’indifférence est impossible, la pitié à rejeter. Des visages et des murs qui nous touchent.
Il nous reste peu de temps avant de reprendre le bus et certains d’entre nous ne sont jamais venus à Paris. Nous entamons alors un marathon-découverte de Paris, les métros étant un outil très performant pour faciliter notre périple. De Notre-Dame, à la Tour Eiffel, en passant par Le Louvre, la place de la Concorde, nous optimisons notre présence. Les voyages forment la jeunesse.
Nous voilà à présent dans le bus de retour. Au calme, nous pouvons penser à la suite. D’abord, Joanne va se rendre à Rennes à une formation organisée par Génépi Nord et Grand-Ouest avec les bénévoles. Ensuite, nous prendrons contact avec plusieurs interlocuteurs belges pour déterminer comment transformer notre rencontre du samedi d’un souhait en un projet qui permettra de faire sortir la prison de ses murs et d’y faire entrer plus d’humanité.
Joanne Clotuche
