Position d’écolo j sur l’enseignement secondaire

Positions

Les sociétés modernes posent des exigences souvent complexes aux individus. L’enseignement obligatoire doit avoir pour missions principales de former les citoyens de demain, mais aussi de fournir aux élèves les outils nécessaires à leur épanouissement. Et ce, dans le souci constant de l’égalité de chacun. Une série d’études belges et internationales démontrent que notre enseignement est à deux vitesses et hautement inégalitaire. Non seulement en termes de filières (général, technique et professionnel), mais aussi en termes de performances. Notre système actuel, régi par les piliers, ne répond pas aux attentes. De plus, dans nos sociétés en perpétuel mouvement, il est impératif de permettre à chacun de s’épanouir face aux nouveaux enjeux de société.

Des bassins scolaires

Au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la réalité de l ‘enseignement n’est pas homogène. Le taux d ‘échec varie selon les régions, en fonction notamment des indices socio-économiques. Pour écolo j, il est important d ‘aider les endroits où l ‘on rencontre les difficultés, où l ‘on retrouve les populations les moins favorisées. A cette fin, il est prioritaire de fournir au monde de l ‘enseignement un nouveau cadre d ‘action et de réflexion. A l ‘avenir, une approche inter-réseaux doit être valorisée.

Les bassins scolaires sont des instances territoriales qui collent au plus près de la réalité du terrain. A travers ceux-ci, nous pourrions différencier nos politiques et fixer des priorités en fonction de réalités locales. De plus, par la connexion des différents établissements au sein de ces bassins, nous pourrions renforcer la solidarité et les relations entre nos établissements. Connectés entre eux, les acteurs de l ‘école pourront mettre sur pied des projets pédagogiques plus ambitieux. D ‘une logique de compétition, nos établissements scolaires passeront à  une logique de collaboration, en faveur des projets pédagogiques et des élèves.

Le bassin scolaire doit être l ‘instance qui régule l’offre scolaire, en répertoriant les besoins et difficultés de chaque établissement. Pour renforcer ce rôle, nous proposons de réformer le système des nominations. Celui-ci se ferait via les bassins scolaires, et non plus via les établissements.

Enfin, les bassins scolaires doivent impérativement être une source d ‘autonomie pédagogique. Ils ne peuvent atteindre leurs objectifs sans intégrer les enseignants et les directions d ‘écoles dans les processus d ‘actions et de réflexions. La définition des projets et des priorités de terrain ne peut se faire sans assurer le leadership pédagogique de ces acteurs.

Concrètement, la Fédération Wallonie-Bruxelles deviendrait une autorité de régulation, définissant les missions et objectifs des bassins, en concertation avec les acteurs de terrain. Elle y affecterait les ressources nécessaires, en fonction des difficultés rencontrées. Les acteurs du bassin disposeraient ensuite d ‘une large autonomie dans l ‘utilisation de ces ressources afin d ‘atteindre leurs objectifs.

Du tronc commun

L’établissement d’un tronc commun pour les deux premiers cycles inférieurs (de la 1ère à  la 4ème années) est pour écolo j un des pas à  franchir pour obtenir un enseignement plus juste. Au sein du tronc commun, les cours généraux, ainsi que des cours classiquement optionnels, tels que le latin, l ‘économie ou des cours plus manuels traditionnellement réservés aux filières techniques et professionnelles, seraient donnés. Ce tronc commun permettrait un choix d ‘orientation plus réfléchi lors de l’arrivée en 5ème secondaire.

Le tronc commun permet d’offrir une formation commune à  tous et ainsi d’éviter les mécanismes de ségrégation & sociaux ou académiques & qui ont tendance à  reproduire les inégalités sociales.

Le tronc commun doit comprendre des activités artistiques, techniques, manuelles, culturelles… (maçonnerie, électricité, couture, mécanique, électromécanique, cuisine, horticulture, théâtre, musique, plomberie, informatique, art plastique). Les semaines peuvent ainsi être articulées en deux longues journées et trois demi-journées. Comme proposé dans l’horaire en annexe  : 3 après-midi sont consacrés aux cours techniques et artistiques organisés par modules obligatoires inclus dans le tronc commun. Les modules étant répartis sur les trois après-midi libérés. Ces activités complémentaires font partie du programme scolaire, c ‘est pourquoi la participation doit être obligatoire mais non évaluée. Ces modules se déroulent à l’école ou à  l’extérieur en fonction des infrastructures présentes.

Les cours seraient organisés par blocs de 95 minutes (1H35), pause comprise.

Dans la continuité, une replanification des vacances, à savoir un raccourcissement des vacances d ‘été en passant de neuf à  six semaines, doit également avoir lieu. Dans le cycle inférieur, deux des trois semaines ainsi récupérées seraient reportées aux vacances de carnaval et d’automne, et les cinq derniers jours, répartis sur toute l’année, seraient consacrés à  la découverte d’une activité extra-scolaire au choix (métier, engagement associatif, culturel, etc.). En 5ème et 6ème années, la troisième semaine offrirait la possibilité d’effectuer une expérience de terrain en vue de favoriser le développement d ‘un projet personnel après les secondaires.

Pour écolo j, la formation en langue doit être renforcée et adaptée aux défis actuels. Pour ce faire, il y a la nécessité de rétablir une égalité entre les élèves en instaurant un apprentissage équivalent pour tous les élèves jusqu ‘à  la fin du tronc commun, soit jusqu’à  la fin de la 4ème secondaire. L’apprentissage des langues étrangères doit s ‘inscrire également dans une dynamique socioculturelle en favorisant les rencontres et les échanges. L’apprentissage d ‘une première langue étrangère doit être dispensé dès la maternelle comme pratiqué en Communauté Germanophone, à  Malte ou à  Chypre. De plus, une deuxième langue étrangère doit être proposée dès le début du tronc commun. Cet apprentissage passe également par le renforcement de l ‘apprentissage des langues nationales et la formation des enseignants. La bonne maîtrise du français doit être un objectif prioritaire tout au long du parcours scolaire.

Face à nos sociétés plurielles et multiculturelles, il est indispensable d ‘éveiller au mieux les élèves aux réalités de la société. C’est pourquoi le cours de religion et de morale doit être réformé. De la première à  la quatrième secondaire, un cours des religions et des philosophies devra être proposé aux élèves. En outre, un cours obligatoire de citoyenneté et de vie permettra de préparer les élèves à  trouver leur place au sein de la société, à  la sortie de leurs études secondaires.

De l’orientation et de l’évaluation des élèves

Évaluation et orientation des élèves ne font qu’un. Le système actuel ne permet pas de fournir aux élèves les outils pour s ‘orienter correctement et les filières techniques et professionnelles sont confondues avec des études de second rang.

L’orientation des élèves doit se réaliser sur deux fronts. D ‘abord il s ‘agit, à  la fin du tronc commun, d ‘évaluer les compétences et les intérêts des élèves pour leur proposer un choix qui correspond à  leur volonté. Cette aide à  l ‘orientation doit être réalisée par un organe extérieur à  l ‘établissement scolaire, une entité externe propre à  chaque bassin scolaire. Cette orientation doit se faire sur base des avis des conseils de classes et sur les recommandations formulées pour les centres PMS. Par ailleurs, ces centres PMS doivent être revalorisés et renforcés.

Ensuite, l ‘orientation en fin de secondaire doit aider l ‘élève à  choisir des études supérieures adaptées. Pour ce faire, la mise en place de cellules de discussions entre les élèves et acteurs de la société civile est indispensable et prendra place dans la semaine d ‘orientation prévue pour les élèves de cinquième et sixième secondaire.

Notre système scolaire ne prend pas assez en compte les difficultés de nos élèves. Le décrochage scolaire est une réalité à  prendre en compte, pour donner à  chacun les mêmes chances d ‘épanouissement. Pour ce faire, écolo j valorise le travail accompli au sein des services d’accrochage scolaire (SAS). Ceux-ci doivent être reconnus comme acteurs à  part entière de notre enseignement. Les cours de remédiation doivent être renforcés également au sein des écoles

De la revalorisation de l’enseignement

Nos enseignants souffrent d’un manque de considération envers leur travail. Il convient de revaloriser la profession. écolo j veut améliorer leurs conditions de travail, car ceci aura un effet positif sur les performances de notre système éducatif.

Tout d ‘abord, il convient de valoriser la formation initiale, en accentuant l ‘importance des outils et des compétences pédagogiques qu ‘ils doivent acquérir. De plus, nos enseignants doivent avoir accès à  une formation continue de qualité, où ils pourront prendre connaissance des différentes initiatives et expériences de terrain. Ces formations doivent être un lieu de partage et de découverte pour chaque enseignant. Certaines de ces formations devraient être organisées au sein des bassins scolaires.

Les nouveaux enseignants sont souvent livrés à  eux-mêmes. 35% d’entre eux quittent leur métier durant les cinq premières années. Il convient de renforcer le tutorat entre les nouveaux et les anciens enseignants. De plus, il faut veiller à  ce que chaque classe permette une bonne ambiance de travail, notamment en évitant les situations de surnombre d ‘élèves.

Enfin, la carrière d ‘enseignant doit être dynamique et motivante. Pour ce faire, le système des nominations doit être modifié. Chaque enseignant serait nommé au sein d ‘un bassin scolaire, en fonction du projet pédagogique des établissements, ce qui favoriserait sa mobilité.

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