Retour sur | Souper – débat : Qu’est-ce qu’on mange ?

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Vendredi 10 novembre, écolo j Picardie organisait un repas-discussion sur le thème de l’alimentation. Pour l’occasion, ils avaient invité Muriel Gerkens, députée fédérale Ecolo et présidente de la Commission santé à la Chambre et Damien Blondiau, cuisinier scolaire Slow Food à Silly.

Les participants ont eu l’occasion de discuter de nombreux thèmes autour de l’alimentation tels que les défis de l’agriculture bio, les circuits courts, l’AFSCA (Agence Fédérale pour la sécurité alimentaire), les lobbys agroalimentaires et les cantines scolaires.

De ces discussions, nous avons eu l’occasion de discuter de l’influence des lobbys agroalimentaires dans nos assiettes mais également dans nos écoles. Nous avons par exemple appris que certaines écoles dépendent de grandes marques de distribution (que ce soit pour les cantines ou pour les distributeurs automatiques) car elles se révèlent être une source de revenus parfois non négligeables pour les écoles. Quelles sont donc les conséquences sanitaires pour les élèves ? Tout d’abord, le cahier des charges se révèle moins exigeant en permettant par exemple la présence d’aliments forts en sucre et en gras qui ont tendance à créer une dépendance alimentaire. Ensuite, les producteurs locaux sont les premiers à en patir car ils font face à des prix ne leur permettant pas d’être rémunérés équitablement.

Pour Muriel Gerkens, il est donc urgent de mettre des normes et un cahier des charges plus contraignants afin de mettre fin à l’utilisation par exemple de perturbateurs endocriniens. Ces derniers n’ont pas encore été clairement réglementés ni en Europe, ni chez nous pourtant nous ne connaissons pas encore quel impact et quels interactions ceux-ci ont sur notre organisme. Cependant, nous savons que l’exposition à des perturbateurs endocriniens, même à faible dose est néfaste pour les enfants, le principe de précaution est donc de mise.

En ce qui concerne les cantines scolaire, un des défis majeurs pour Damien Blondiau, est de faire manger des légumes aux enfants. On nous fait souvent croire que manger bio et en circuit court coûte cher mais ce qui coûte réellement cher c’est de faire manger des produits qui ne sont pas de saison. Manger des tomates en plein hiver revient plus cher que de cuisiner une soupe au chou.

Nous avons terminé la discussion en abordant les alternatives pour le futur. Pour nos deux intervenants, il s’agit clairement de manger moins de viande et moins de produits dits « exotiques ». D’ailleurs, l’une des idées reçues sur le végétarisme, c’est qu’il n’est constitué que de légumes. Pourtant, dans les écoles où on pratique les menus végétariens un jour par semaine, les enfants découvrent qu’il y a des alternatives à la viande et peuvent en parler à leurs parents, ce qui contribuerait à diminuer notre consommation de viande.

Pour manger moins de produits « exotiques », la solution est de se fournir en circuits courts, la population est de plus en plus consciente de la nécéssité de favoriser la production locale mais également de manger de saison. Les circuits courts ont également permis de mettre fin au mythe du « bio et local plus cher ». Les medias et les « tendances » actuelles ont contribué à cette meilleure information mais il faut tout de même rester sur ses gardes. La grande alimentation, avec les moyens financiers dont elle dispose, ne va sûrement pas se laisser faire.

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