Le recyclage, une responsabilité commune

Recyclage electro

Une meilleure gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques est aujourd’hui indispensable, tant pour des raisons environnementales et sociales qu’économiques.

Au cadre législatif devant être mis en place aux niveaux européen et national, doivent répondre des engagements concrets de la part des entreprises et des citoyens.

Des appareils électriques et électroniques novateurs ne cessent d’apparaître et rendent rapidement leurs prédécesseurs obsolètes: les lecteurs mp3 ont éclipsé les walkmans, les tablettes numériques ont d’ores et déjà détrôné les ordinateurs portables. Pour autant, la diffusion des innovations technologiques ne s’est pas accompagnée de pratiques de recyclage adéquates et optimales. Ainsi, si plus de 4 milliards de GSM sont utilisés aujourd’hui dans le monde, seuls 3 % d’entre eux sont recyclés.

Dans les pays du Nord de la planète, la technologie fait tant partie des identités sociales et culturelles actuelles, qu’il est difficile de la remettre en question. Son omniprésence doit toutefois être interrogée. En effet, en conséquence à notre utilisation massive d’appareils électriques et électroniques, « nous devons faire face à un véritable tsunami de déchets électroniques qui déferle sur le monde » (1).  Or, la quantité de déchets que nous générons est la résultante d’un mode de vie insoutenable à long terme.

Pourquoi recycler ?

Le recyclage permettrait de réduire l’impact environnemental qui découle de la production primaire des métaux composant nos appareils électriques et électroniques. Si les trois milliards de détenteurs de GSM à travers le monde faisaient recycler leur mobile, 240 000 tonnes de matière première seraient préservées, réduisant ainsi l’équivalent en gaz à effet de serre de quatre millions de véhicules.

Responsabilités

La responsabilité d’un changement sociétal profond repose en partie sur les épaules des entreprises, de l’État et de l’Union européenne, qui doivent soutenir une transformation de nos modèles économiques et industriels actuels. Ces acteurs sont habilités à insuffler une dynamique pour détourner progressivement notre économie de stocks de matières premières et de déchets, où les produits vont de la mine à la décharge, pour embrasser une économie circulaire, où les matières, et surtout les ressources, non renouvelables, s’inscriraient dans des cycles d’utilisation et de recyclage.

Si l’Union européenne s’active déjà à recycler en développant un arsenal législatif en matière de traitement des déchets (voir la directive 2002/96/CE), les industriels sont amenés à réinventer les modalités d’émergence et de mise en œuvre de l’innovation en considérant les conditions dans lesquelles elle peut être « techniquement, socialement et économiquement viable » (2). Les conclusions du Conseil européen de Göteborg (juin 2001) sont sans appel à cet égard, précisant notamment qu’« une économie performante doit aller de pair avec une utilisation durable des ressources naturelles et une production viable de déchets (…) ».

Cette évolution implique la mise en œuvre de programmes d’apprentissage internes pour stimuler la prise de conscience par la diffusion de valeurs organisationnelles et de principes éthiques.

Le citoyen aussi !

Mais ne l’oublions pas, les citoyens sont aussi en mesure de promouvoir une meilleure prise en charge des déchets. D’une part, il nous revient de recycler plus systématiquement : une trop grande quantité d’appareils électriques et électroniques hors d’usage ou inutilisés se retrouvent stockés au domicile, enfouis en décharge ou incinérés sans valorisation énergétique. D’autre part, il est de notre ressort de consommer avec plus de sagesse : une gestion optimale des externalités commence d’abord par la prévention des déchets générés, comme le rappelle l’adage selon lequel « le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas ».

Que faire de nos appareils hors d’usage ?

Des associations reprennent gratuitement les appareils électroniques pour les porter au recyclage (Les Petits Riens, Oxfam Solidarité, Droit et devoir, Tac Tic informatique, l’Atelier TIC Tanneurs, La Poudrière, Emmaüs, CF2D, etc.)

> Donnez une seconde vie à vos appareils (www.res-sources.be)
> Parcs à conteneur (www.recupel.be)
> Reprise des appareils électroniques en échange d’un prix de rachat (Love2recycle.be, Recyclez-moi)
> Reprise des GSM contre un don à l’association de votre choix (Mon ex-tel)

(1) Achim Steiner, directeur exécutif de L’UNEP en mai 2015.
(2) DIEMER Arnaud, « La technologie au cœur du développement durable : mythe ou réalité ? », Innovations, 2012, Vol.I, n°37, pp.73-94.
(3) Communication COM (2001) 264 final de la Commission du 15.5.2001. «Développement durable en Europe pour un monde meilleur: stratégie de l’Union européenne en faveur du développement durable».

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Flora Barland, volontaire à la Commission Justice et Paix