UN·E MIGRANT·E
Il n’existe pas de définition juridiquement reconnue du terme « migrant·e ». C’est une personne qui quitte son pays pour aller vivre sur un autre territoire pour de multiples raisons, et ce de façon temporaire ou permanente. Certain·es migrant·es se déplacent de leur propre gré, d’autres y sont forcé·es (notamment en raison d’une guerre ou de persécutions.
« Migrant » est devenu un mot fourre-tout. Son usage s’est généralisé : « crise des migrants », « enfant migrant », « camp de migrants », « mort d’un migrant », « migrant afghan »… Ainsi, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, se sont réveillés « migrants ». Exit l’humanité. Exit la chair et le sang. Exit les larmes et les rires. La vie, comme la mort – sauf le temps d’une photo – sont ravalées au rang d’une abstraction langagière. […] “Migrant” déresponsabilise quand “réfugié” interpelle.
IMMIGRANT·E ET ÉMIGRANT·E
Une personne qui effectue un trajet migratoire pour s’installer dans un autre pays est à la fois une personne immigrante et émigrante, selon le point de vue. Par exemple, un·e Français·e partant s’installer en Belgique est un·e émigrant·e en France, mais devient un·e immigrant·e en Belgique. Inversement, les immigrant·es en Belgique sont toustes des émigrant·es dans leurs pays respectifs. L’ensemble des mouvements constitue les flux migratoires. Or, toustes les migrant·es n’ont pas les mêmes privilèges et ne sont pas perçu·es de la même manière selon leur capital économique et leur nationalité. Ainsi, les “expatrié·es” sont perçu·es positivement dans l’imaginaire collectif à l’inverse des “refugié·es” : les deux sont pour autant des immigré·es.
UN·E DEMANDEUREUSE D’ASILE
C’est une personne qui a fui son pays par crainte d’être persécutée, du fait de son identité (son origine ethnique, sa nationalité, son appartenance à un certain groupe social), de ses convictions (religieuses) ou de ses opinions politiques et qui a fait une demande de protection internationale à un pays tiers où iel réside. Pendant la procédure d’examen de sa demande d’asile, iel ne peut pas être renvoyé de force dans son pays si sa vie ou sa liberté y est menacée (principe de non-refoulement). En cas de décision de rejet, la personne reçoit un Ordre de Quitter le Territoire (OQT). Elle peut-être expulsée par les autorités, parfois par la force.
UN·E REFUGIÉ·E
C’est une personne qui obtient, suite à l’introduction d’une demande d’asile, la protection du pays où iel a fait sa demande : le statut de réfugié lui a été reconnu par le pays d’accueil. Toustes les réfugié·es ont été demandeur·euses d’asile.
UNE PERSONNE “SANS-PAPIERS”
Expression “fourre-tout” qui désigne toute personne qui n’a pas d’autorisation de rester sur le territoire où elle se trouve. Certaines sont arrivées en Belgique sans les documents nécessaires, tandis que d’autres ont perdu un titre de séjour qu’elles possédaient auparavant. Parmi elles, on trouve d’ancien·es demandeur·euses d’asile débouté·es, des étudiant·es resté·es après l’expiration de leur visa, des travailleur·euses ayant perdu leur emploi, ou encore des personnes ayant perdu leur droit de séjour après un changement de situation familiale.
APATRIDE
Une personne qu’aucun État ne considère comme son ou sa ressortissant·e. Elle est sans nationalité et privée des droits associés à celle-ci, comme le droit à la protection diplomatique et le droit de revenir dans son pays d’origine. Certaines (mais pas toutes) personnes réfugiées sont apatrides. De même, les personnes apatrides ne sont pas forcément des réfugié·es.
MIGRATION
La migration correspond au déplacement d’une personne ou d’un groupe de personnes, soit entre plusieurs pays, soit à l’intérieur d’un pays (migrations intra-régionales). Elle englobe tous types de mouvements de population impliquant un changement de lieu de vie, qu’ils soient forcés ou volontaires, de courte ou longue durée. On parle même de migration pendulaire pour les personnes qui se rendent quotidiennement sur un lieu de travail assez éloigné de leur lieu de résidence.
DIASPORA
Phénomène de dispersion forcée d’une partie d’une population au-delà de ses frontières nationales. Ces communautés de personnes émigrantes chassées de leur pays, conservent des attaches affectives, culturelles, économiques et politiques avec le pays d’origine, ou des pratiques ou habitudes propres à ce pays. Ce niveau d’attachement peut être variable.
MIGRANT·E CLIMATIQUE
Personne contrainte de quitter son pays ou sa région en raison de la dégradation de son environnement ou de catastrophes naturelles liées au dérèglement climatique (inondations, sécheresse, etc.). Une discussion sémantique existe autour des deux termes : “refugié·e climatique” semble s’installer dans le langage courant mais “migrant·es climatiques” englobe une plus large réalités de déplacements.
MIGRANT·E ECONOMIQUE
Personne qui quitte son pays pour des raisons économiques ou pour améliorer ses conditions d’existence matérielles et/ou professionnelles. Les migrant·es économiques ne répondent pas aux critères législatifs de réfugié·e et n’ont donc pas droit à la protection internationale.
Lutter contre les idées reçues :
La majorité des réfugié·es se trouvent dans les pays du sud global.
86 % des réfugié·es des plus de 21 millions de réfugié·es se trouvent dans les pays voisins des pays en crise. Si on ne prend que le cas des Syrien·nes, plus de 12 millions d’entre elleux ont dû fuir le conflit à l’intérieur des frontières ou dans les pays limitrophes, contre un peu plus d’un million qui a demandé l’asile dans les pays européens entre 2011 et juillet 2016. (Amnesty.be (2017))