TW : Violences physiques, sexuelles, mort
Depuis plusieurs années, les migrant·es qui tentent de rejoindre l’Europe sont confronté·es à des violences inouïes, non seulement dans les traversées maritimes, mais aussi au cœur du désert saharien, un territoire que beaucoup considèrent comme un « cimetière vivant ». Selon les expert·es du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les migrant·es y risquent leur vie dans des conditions cruelles. En effet, plus de la moitié des morts recensées parmi les migrant·es surviennent dans le Sahara, bien loin des regards des médias et de l’opinion publique.
Plus de la moitié des morts recensées parmi les migrant·es surviennent dans le Sahara, bien loin des regards des médias et de l’opinion publique.
Les traversées du désert sont une épreuve particulièrement brutale. Des centaines de milliers de migrant·es, souvent fuyant des situations de guerre, de famine ou de persécution, se retrouvent pris·es au piège dans cet espace aride et inhospitalier, sans eau ni nourriture. Ils sont exposé·es à des températures extrêmes, au manque d’oxygène, et au danger des animaux sauvages. Mais le calvaire ne s’arrête pas là.
Une autre forme de violence, plus insidieuse, se manifeste à travers les abus physiques et psychologiques infligés par les réseaux criminels qui contrôlent ces routes. Les trafiquants humains exploitent la vulnérabilité des migrant·es pour les soumettre à des violences de plus en plus horribles. De nombreux témoignages font état de violences physiques, de tortures, et parfois même de viols systématiques. Des femmes sont particulièrement ciblées par ces bandes criminelles, qui utilisent le viol comme arme de soumission et de répression, un moyen de détruire l’espoir et l’intégrité des victimes. Les hommes, quant à eux, ne sont pas épargnés et sont souvent battus, mutilés ou menacés.
Le Sahara devient alors un véritable enfer pour celleux qui, déjà démuni·es de tout, se retrouvent à la merci de ces groupes impitoyables. Ce périple est souvent une expérience de déshumanisation extrême, où l’âme des migrant·es est mise à l’épreuve au-delà du supportable. À cette violence physique s’ajoute la violence institutionnelle, puisque les autorités de certains pays du Sahel et du Maghreb, plutôt que de protéger les migrant·es, les maltraitent souvent.
Ce périple est souvent une expérience de déshumanisation extrême
Les migrant·es sont des êtres humains avant tout, et leur parcours doit être compris non comme un simple déplacement géographique, mais comme une fuite désespérée pour échapper à une souffrance insupportable. Leur chemin vers l’Europe est devenu synonyme de mort lente, où l’humanité semble disparaître à chaque étape, et où chaque jour de survie est un défi qui dépasse l’imaginable. Il est plus que jamais urgent de lever le voile sur cette réalité et d’agir pour mettre fin à cette barbarie.
– Giudice Tsape