COP 22, de la poudre aux yeux ?

greenwashing

 

Nous sommes plusieurs membres d’écolo j à avoir eu la chance de participer à l’Alter COP 22 Climate Camp organisé par la FYEG (Federation of Young European Greens).

Là-bas, nous avons pu rencontrer des politiciens, représentants d’ONG, participer à divers ateliers, conférences, etc. Nous avons notamment rencontré un représentant de l’ATTAC marocaine, une organisation altermondialiste, dont le discours fût très parlant.

En effet, dans son communiqué intitulé Changeons le système pas le climat, l’ATTAC dénonce : Comment peut-on imaginer que des États et gouvernements responsables du changement climatique, les grands pollueurs de la planète tels que les sociétés pétrolières, les commerçants du bois, l’agrobusiness, les entreprises du nucléaire et celles qui exploitent le gaz de schiste… prétendent donner des solutions aux problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés ?  Leurs fausses solutions  ne permettront pas de limiter le changement climatique ni la destruction de l’environnement. Il est inadmissible que les États supposés représenter les populations invitent ces multinationales dans le débat sur l’avenir de la planète et de ses habitant-e-s. Voilà un discours qui prend aujourd’hui tout son sens à mes yeux.

Hypocrisie et greenwashing

Treize novembre, arrivée à Marrakech. Partout, des publicités tentent de véhiculer une image verte et positive du Maroc. D’après le chef du restaurant où nous prenons notre repas, les sans-abris auraient été emprisonnés afin de nettoyer les rues de la ville à l’occasion de la COP. Il nous explique, par ailleurs, que les habitants de Marrakech n’ont été que très peu, voire pas du tout, informés au sujet de la Conférence des Parties. Il ajoute : Pour nous un grand problème, c’est l’eau, il faut parler de la sécheresse ! Un peu plus tard dans la soirée, je cherche une poubelle. En vain. Sur la place Jemaa el fna, des petits singes en laisse ou en cage, parfois maquillés, parfois habillés, sont utilisés pour faire des photos avec les touristes. Nous voilà très vite confrontés aux réalités locales, bien loin de cette image verte que tente de diffuser l’État marocain.

Plus tard dans la semaine, nous visitons la fameuse zone verte de la COP 22. Dans l’espace innovation, le premier stand que j’aperçois est de loin celui qui m’a le plus frappée. Eco Oil, avec une fausse pompe à essence verte sur un tapis de feuilles. Un peu plus loin, une marque de bouteilles d’eau en PLASTIQUE fait sa pub : une bouteille géante composée d’un magnifique feuillage.

Non à ce jeu de dupes !

Après mon envol pour Marrakech, me voilà malheureusement bien redescendue sur terre. Entre greenwashing et youthwashing (sujet qui mériterait également d’être traité dans un autre article), ce que je retiendrai de cette COP 22 sera malheureusement l’incohérence et l’hypocrisie de la scène internationale en matière de changement climatique. Heureusement, grâce aux organisations comme la FYEG, écolo j ou l’ATTAC, nous pouvons faire bouger les choses, alors ne nous laissons pas berner par ces jeux de dupes et agissons !

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Charlotte Mauquoy