Conférence internationale
sur le désinvestissement des énergies fossiles à Paris | 1 sept
À l’heure où l’on ne peut nier une visibilité sans cesse accrue de l’impact néfaste du dérèglement climatique, un épatant mouvement international situé à la croisée du militantisme climatique et financier vit le jour : la campagne de désinvestissement des énergies fossiles.
Afin d’informer et de sensibiliser les divers acteurs de notre société – de l’étudiant aux entreprises, en passant par les militants – à propos de ces combustibles responsables de près de 80% des émissions de GES mondiaux, les verts européens et la fondation américaine 350.org conviaient ce 1er septembre un large panel d’experts à Paris afin, d’une part, d’informer et de rappeler l’existence des alternatives à faible carbone et sans carbone; et d’autre part nous exposer les risques inhérents à notre dépendance envers les énergies fossiles qui, nous le savons, constituent une menace de taille dans la lutte contre le développement durable, la pauvreté, et mettent de la sorte la pérennité de notre civilisation en jeu.
À Cancun, lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique en 2010, 194 nations s’étaient engagées à tout mettre en oeuvre pour stopper l’augmentation de la température à 2° par rapport aux niveaux de l’époque préindustrielle. Les récentes études réalisées à propos des combustibles fossiles sont sans appel : si l’ensemble des réserves étaient consommées, nous dépasserions inévitablement le seuil des 2°, seuil fatidique au-delà duquel les conséquences seraient irréversibles pour l’avenir de notre planète.
L’argument économique est également fort préoccupant. En effet, si ces réserves venaient à ne plus être exploitées, elles perdraient de facto de leur valeur, provoquant de fortes répercussions sur le marché financier dûes aux pertes subies par les entreprises spécialisées dans les énergies fossiles (entre 40 et 60% de diminution de la valeur boursière selon une étude de HSBC), mais également pour les autres entreprises, banques, fonds de pension et fonds universitaires qui y auraient investi.
Les énergies fossiles sont révolues, c’est une évidence. En amont de la COP21, il est désormais indispensable que les grands actionnaires excluent de leurs portefeuilles les sociétés engagées dans le financement des énergies fossiles et se réorientent dès aujourd’hui vers les énergies renouvelables afin d’assurer un modèle socio-économique durable pour les générations à venir.
Adrien Volant
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