Les community land trust, une zone d’habitat léger accessible

Roulottes, tipis, yourtes, tiny houses ou cabanes, l’habitat léger semble avoir le vent en poupe et c’est peu dire.

En 2019, 15 à 20 000 personnes occupaient déjà ce type d’habitat en Belgique. Ce nombre, en 2022, s’élève actuellement à 25 000 personnes pour la seule Wallonie.

Il y a trois ans, le 30 avril 2019, un décret définissant et reconnaissant juridiquement l’habitat léger était voté au Parlement wallon. Selon ce décret, pour être reconnue, une habitation légère doit répondre à trois des critères suivants:

  • Être démontable
  • Être déplaçable
  • Avoir un volume réduit
  • Avoir un faible poids
  • Avoir une emprise au sol limitée
  • Ne pas avoir d’étage

Le choix de l’habitat léger a, au fil des mois, gagné en popularité, faisant de plus en plus parler de lui.

Le 2 mai 2022, au conseil communal de Durbuy, Eric Jurdant, conseiller Ecolo de la minorité, suggérait l’ouverture d’une zone d’habitat léger strictement réglementée afin de permettre l’installation de logements à un prix plus abordable comme à Tintigny. C’est en effet dans cette commune luxembourgeoise qu’a été implantée la première zone aménagée et réservée à l’habitat léger en région wallonne: le Community Land Trust (CLT).

Qu’est-ce qu’un CLT ?

C’est une asbl dont l’objectif est de permettre à des familles ayant peu de ressources de devenir propriétaire d’un logement en séparant la propriété du sol de celle du logement. En restant propriétaire du terrain, le CLT permet aux familles d’acheter l’habitation à un prix beaucoup plus démocratique.

De plus, un CLT est une initiative impliquant la participation de trois types d’acteurs. Nous retrouvons ainsi dans un CLT : un tiers de représentant·e·s des habitant.e.s, un deuxième tiers de représentant·e·s des membres du quartier et un dernier tiers de représentant·e·s des pouvoirs publics.

La récente crise sanitaire ayant gonflé les prix de l’immobilier, les habitations légères peuvent apparaître comme une réponse moins coûteuse auprès de jeunes pour qui l’achat d’une maison et d’un terrain peut constituer une difficulté de taille.

Le site ecoconso.be le relève très bien: le prix d’achat moyen en Belgique pour une villa ou une maison de campagne s’élève à 368 000 euros. Pour une maison ordinaire ou un appartement nous sommes entre 224 000 et 231 000 euros…

Les prix d’une tiny house neuve ou d’une roulotte, quant à eux, varient de 10 000 à 100 000 euros. Au-delà de l’aspect économique, il est intéressant de se pencher également sur les avantages écologiques que ce choix de vie peut apporter. Plus petit que la traditionnelle maison à quatre façades, l’habitat léger nécessitera moins de matériaux pour sa construction et moins d’électricité et de chauffage pour son utilisation. Une opportunité à l’heure où les prix des énergies ne cessent d’augmenter.

___

Geoffroy Grégoire