Le futur du nucléaire

Le futur du nucléaire

Si en Belgique, la sortie du nucléaire (qu’écolo j soutient) a été décidée par la loi du 31 janvier 2003, le secteur du nucléaire mondial s’achemine quant à lui depuis quelques années vers quatre autres voies :

La prolongation

Assurément la plus risquée. Il est vrai que de nombreuses parties de centrales sont renouvelées ou améliorées avant toute prolongation. Mais, d’un autre côté, des parties très sensibles ne pourront jamais être remplacées et la fiabilité de ces vieilles centrales laisse, aujourd’hui, clairement à désirer.

Les nouveaux réacteurs EPR

Les European Pressurized Reactor sont théoriquement plus sûrs, mais leur gigantisme rend leur coût absolument impayable tout en rendant notre approvisionnement électrique encore plus centralisé : le contraire de ce qu’il faudrait faire. Ceux actuellement en construction (Flamanville, Olkiluoto) accumulent les retards, les problèmes importants et aucun n’a encore été mis en service. Le réacteur de Flamanville met en danger financièrement son concepteur Areva qui a dû être recapitalisé par l’État français.

Les SMR

Les Small Modular Reactor sont essentiellement pensés pour coûter moins cher à construire et à entretenir  : petits, standardisés et construits en série. Ce sont des anti-EPR. Mais ils restent basés sur la même technologie qui crée des déchets et comporte des risques. Par ailleurs, s’il est certain qu’ils seront plus faciles à construire, leur moindre coût reste encore théorique.

La fission liquide

Elle n’est pas totalement nouvelle. Le procédé existe depuis les années 60 où un prototype était testé au Oak Ridge National Laboratory. Mais on n’a jamais mis en service de réacteur commercial. Sans débouchés militaires, en pleine guerre froide, il était malheureusement difficile d’obtenir des budgets. Cela dit, depuis quelques années, les chercheurs ont réemprunté cette voie et ont nettement amélioré le processus pour le rendre très efficace et économique. Transatomic promet ainsi de nous débarrasser de 96% de nos déchets nucléaires tout en diminuant par 1000 la durée de vie des déchets restants. Cela pour un coût inférieur au charbon ou au gaz. Son principal avantage est d’être intrinsèquement sûr. Si les centrales actuelles nécessitent de l’énergie pour se refroidir sous peine de provoquer une catastrophe (ce qui est arrivé à Fukushima), c’est tout le contraire dans un réacteur à fission liquide : la réaction se stoppe toute seule et sans intervention humaine. Son principal désavantage est d’être encore relativement jeune  : on dira que ce sont des promesses et que le père Noël n’existe pas. Le coût de base reste élevé également : 1,7 milliards de $ pour Transatomic. Toutefois, il faudra bien investir pour nous débarrasser des déchets nucléaires et ce ne serait peut-être pas un mal de produire en même temps de l’électricité.

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Aurian Bourguignon