Les infrastructures énergétiques sont omniprésentes, coûtent cher et durent longtemps.
Cela prendra des dizaines d’années pour adapter les réseaux à l’avenir. Mais il faut commencer aujourd’hui, donc décider dès maintenant : myriade de réseaux locaux ou super-réseau planétaire ?
Solution 1 : le super-réseau intelligent
C’est la direction depuis un siècle : l’interconnexion de tous les réseaux en adaptant les normes de tension, de fréquence,… La nouveauté serait l’ajout de la technologie de communication via les lignes électriques, sorte d’Internet des machines, qui permettrait au gestionnaire d’adapter la consommation à la production. Les compteurs démarreraient alors les lave-vaisselles, lave-linges,… préalablement préparés. Du côté des avantages, le même appareil peut être branché dans tous les pays du réseau, l’énergie produite serait entièrement consommée, l’intermittence des énergies renouvelables serait « moyennée » et constante (imaginons un réseau mondial). Du côté des inconvénients, on aurait un système très sensible aux black-out ou aux éruptions solaires, une multitude de nouvelles pannes liées au réseau (si c’est comme internet…), un risque de perte de vie privée dû à la circulation des informations.
Solution 2 : la grappe de micro-réseaux
Il s’agirait de récupérer l’électricité où l’on peut à son échelle (domicile, quartier, village,…) via une multitude de moyens : solaire, éolien, hydraulique, électricité produite par des organismes,… Pour les avantages, il y a l’indépendance énergétique (ou presque car le chauffage est rarement électrique), la robustesse vis-à-vis des pannes : plus question de voir un quartier entier plongé dans le noir à cause d’un accident de la route, moins de gaspillage (les réseaux chauffent beaucoup les pattes des oiseaux et émettent des ondes). Pour les inconvénients… Il y a ceux qui ne peuvent pas se payer une éolienne ou qui vivent en appartement, les inévitables bricolages électriques dangereux, la durée de vie réduite des appareils s’ils sont connectés à une source instable, le coût prohibitif des batteries nécessaires à ce genre de production.
Conclusion
La seconde solution semble plus prometteuse à cause de la résilience qu’elle introduit par la multiplicité des systèmes, à condition que la technologie de stockage de l’énergie progresse. Cependant un réseau très normalisé et international restera toujours nécessaire pour certaines de nos technologies.
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Pierre Jentgen