La non-mixité est de plus en plus présente dans des communautés dites opprimées, ce concept anti-mélange permet aux victimes de discrimination de s’intégrer dans un groupe où elles pourront s’exprimer librement.
Voici selon Wikipédia la définition de la non-mixité : « La non-mixité est un concept selon lequel des personnes appartenant à des groupes sociaux considérés comme oppressés se rassemblent en n’incorporant pas dans leurs réunions des personnes considérées comme appartenant aux groupes dits ’dominants’ »
Pour en donner un exemple que tout le monde comprendra, la non-mixité, c’est en gros refuser un homme dans un groupe de femmes.
Une plus grande liberté d’expression
Il a été jugé que durant une assemblée mixte, l’opprimé aura plus de difficultés à imposer ses convictions ou son avis, dans la peur de blesser ou de déranger le dominant par ses propos et de (re)subir les torts que lui a causé la communauté dominante.
On remarque que lors de rassemblements féministes, même s’il se retrouve en infériorité numérique, l’homme à tendance à monopoliser la discussion et à centraliser le débat sur lui-même. L’humain a évolué très longtemps dans une société patriarcale (une forme d’organisation sociale et juridique fondée sur la détention de l’autorité par les hommes). Aujourd’hui encore, même si la tendance s’inverse, notamment dans la politique, les constats restent les mêmes. L’homme a été habitué à prendre la parole au détriment des femmes ainsi qu’à avoir une présence plus importantes lors de réunions/débats.
Dans cette situation, il est impossible pour la femme de prendre place dans la discussion lorsque l’homme a déjà établi (inconsciemment peut-être) sa supériorité sur la femme.
Selon Christine Delphy, sociologue française, en plus de l’aspect selon lequel les hommes monopolisent le discours, les hommes féministes ont également tendance à substituer leur parole à celle des femmes, mais aussi à imposer leur conception de la libération des femmes à celles-ci, dans une optique où ils pourraient contrôler ce mouvement. Pour elle, la non-mixité choisie est une conséquence de l’« auto-émancipation », c’est-à-dire de la lutte par et pour les personnes opprimées.
Dans la non-mixité, ce que l’on recherche c’est permettre aux opprimés de pouvoir échanger entre eux afin d’obtenir une compréhension. Il est nécessaire de leur permettre de se confier sur ce qu’ils ont vécu afin de pouvoir avancer dans leur vie, et la présence de dominants lors de ces réunions est un frein. Les opprimés doivent non seulement mener la lutte contre leur oppression, mais auparavant déterminer cette oppression elles et eux-mêmes.
Une discrimination inversée
La non-mixité en revient à inverser le sens de la discrimination, même si cela peut se ressentir comme une sorte de libération pour ces personnes dominées, ce mouvement fait que les dominants deviennent eux-mêmes les opprimés et ainsi les opprimés deviennent à leur tour dominants. La question qu’on se pose maintenant c’est de savoir si c’est la bonne chose à faire. Car si dès maintenant ces communautés opprimées se lancent dans cette lutte, ils font le choix de devenir tortionnaires et ainsi on repart pour une boucle infernale qui n’en finit pas.
Un amalgame figé
Même en essayant de prouver le contraire, la non-mixité c’est faire un amalgame. Ce phénomène partirait du principe que toutes personnes qui pourraient être assimilés au groupe des dominants, l’est automatiquement. Or, actuellement, ce n’est plus une réalité. Les militants ne sont pas forcément des victimes pour chaque cause qu’ils défendent, ça on le sait, la génération actuelle évolue vers un monde où les gens se battent pour des causes qu’ils croient juste. Donc il ne faut pas nécessairement être noir pour lutter en faveur du mouvement #BlackLivesMatter (mouvement militant afro-américain qui se mobilise contre la violence ainsi que le racisme systémique envers les Noirs).
La non-mixité renvoie inconsciemment à un message de conformisme, c’est-à-dire que l’individu évoluant dans un groupe dominant ne pourra pas être considéré comme divergent de ce groupe.
Il sera traité à la même enseigne que les autres même si il ne partage pas leurs opinions et convictions.
Des solutions impossibles
Au final, on se demande comment rendre tout le monde satisfait. Pour ce problème, il n’y a pas de solution magique. Même si la non-mixité est enrichissante sur le point de vue social pour les opprimés, elle élargit énormément le fossé entre dominants/opprimés en insistant sur l’opposition entre les deux groupes, or il serait primordial d’avancer en front uni afin d’empêcher l’ascendance d’une communauté sur l’autre.
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Marie Ileka