Dans cet article du jump, on discute des handicaps invisibles et la manière dont ceux-ci sont vécus par les personnes porteuses – dans la vie professionnelle ainsi que personnelle, mais aussi dans leur activisme – avec une de nos membres.
La neurodiversité : mais quid en fait ?
Le terme neurodiversité englobe à la fois les neurotypies et les neuroatypies, et souligne la plus-value des différences neurologiques pour la société. Les neuroatypies regroupent les différents types de fonctionnements cognitifs qui divergent de la norme. On peut y retrouver certains troubles : les plus connus tels que les ‘dys’ (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, dysorthographie, etc), les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), les personnes intellectuellement précoces (aussi dits haut potentiel, haut potentiel intellectuel ou surdoué‧es – HP ou HPI) ; les hypersensibles et les troubles autistiques. Par opposition, les neurotypies sont les fonctionnements dits « normaux », mais le terme de neurotypie vise justement à éviter tout jugement de valeur.
En chiffres, c’est à peu près 1 personne sur 5 qui est considérée comme neuroatypique. C’est plus fréquent qu’on ne le pense… mais dans le vécu ça donne quoi ?
« J’ai appris mes handicaps à l’âge adulte, et donc quand j’étais à l’école je ne savais pas »
Grandir avec une neuroatypie
On a zoomé sur l’expérience d’une de nos membres, qui a des difficultés attentionnelles, un trouble déficitaire de l’attention et une dyspraxie (trouble de la coordination des gestes). Pour elle, grandir avec ces divergences était assez singulier. En effet, cette personne a appris beaucoup plus tard qu’elle était porteuse d’handicap. Cependant, l’ignorance ne limite pas les dégâts, sa réalité scolaire était toute autre. Une sensibilité différente des autres enfants lui a valu le harcèlement de ses pairs. En être consciente, change la donne, du fait que des dispositions qui prennent en compte ces troubles peuvent être mises en place. Et même si notre intervenante reconnaît la meilleure prise en charge des neuroatypies chez les plus jeunes, il est clair que des efforts peuvent encore être faits.
Une constante inconstante
Dans la vie d’adulte, être neuroatypique ne perd pas en complexité. Que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle.
Dans le monde du travail, il peut être difficile de contribuer pleinement dans des métiers où la structure repose sur un système capitaliste. Un exemple de ce genre de vécu professionnel dans une institution publique :
« Je peux être assez distraite quand il s’agit de réaliser des tâches répétitives, sans réflexion, comme un robot.»
Son expérience chez écolo j en est aussi impacté. Un trouble déficitaire de l’attention rend la participation à des conférences plus laborieuse, avec une réduction de l’information captée par rapport aux autres participant.e.s. Ce qui aide, c’est la forme participative que peuvent prendre certaines activités. Plus c’est interactif, mieux c’est .
Un retour pertinent pour structurer la vie dans une OJ !
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Une meilleure reconnaissance
Malgré une meilleure prise en charge des neuroatypies, l’augmentation des diagnostics qui se font auprès des enfants et des structures plus adaptées pour elleux, beaucoup d’efforts peuvent encore être faits !
La société peut faire mieux en termes d’inclusion pour les personnes porteuses de handicaps, indépendamment de l’apparence de ces handicaps et de leur âge, genre ou statut.
Cela passe notamment par :
- Des mesures plus claires et plus importantes de la part du fédéral et une meilleure coordination avec les services régionaux.
- Des campagnes d’informations et de sensibilisations qui aideraient à sensibiliser à la neurodiversité
- De meilleures dispositions pour les adultes qui sont diagnostiqué.e.s plus tard dans leur vie.
- Davantage d’inclusion des profils neuroatypiques (comme des autres personnes en situation de handicap, y compris handicap invisible) dans l’enseignement et le travail.