Rencontre avec les premiers coprésidents

J’ai rencontré pour vous les deux premiers duos de coprésidents d’écolo j : Arnaud Pinxteren et Catherine Lemaitre (2005 – 2007), ainsi que Matthieu Daele, coprésident avec cette dernière de 2007 à 2008

Reportage en direct, depuis leur maison de retraite de coprésidents, autour d’une Fleur de Franchimont, évidemment…
(Michaël Horevoets)

Matthieu Daele, Catherine Lemaitre et Arnaud Pinxteren devant l’ambassade américaine, à Bruxelles : « C’est là qu’a eu lieu la toute première action d’écolo j, où nous étions déguisés en ours blancs pour demander aux États-Unis de ratifier le protocole de Kyoto ».

MH- Pour quelles raisons écolo j a-t-elle été créée ?

Anciens coprésidents (AC)- écolo j a été créée après les (douloureuses) défaites de 2003 et 2004. Jusque-là, Ecolo avait décidé de ne pas avoir d’organisation de jeunesse politique (OJ) parce qu’ils n’en ressentaient pas le besoin, estimant qu’un militant a le même « pouvoir » au sein du parti, qu’il ait 20 ou 60 ans. Jusque-là, c’était  Jeunesse et Écologie  (et puis  Empreintes) qui était l’OJ liée au parti, plutôt dans un but de sensibilisation des adolescents à l’environnement.

Ne comprenant pas pourquoi les jeunes qui avaient notre âge, et qui avaient voté en masse pour Ecolo en 1999 et en 2000, avaient changé d’avis en 2003 et 2004, on s’est demandé comment remobiliser les jeunes autour d’Ecolo. On a voulu créer quelque chose qui nous plaise: pas de tralala, pas de blabla mais de l’action politique directe et décalée, sur des sujets qui nous parlent et qui ne soient pas abordés par Ecolo (ou pas sous l’angle jeune). Le tout en s’amusant !

MH- Comment s’est déroulée l’élection des premiers coprésidents ?

AC- La première élection des coprésidents était un peu particulière puisqu’au départ, il n’y avait pas de présidents mais des coordinateurs : Frédéric Horsch et Sara Pochet. Après quelques activités, et quelques soucis d’organisation, on s’est rendu compte que ça ne fonctionnait pas bien parce qu’Ecolo avait dû faire des économies en matière de personnel : nous n’avions plus Sara à notre disposition et le temps de travail que Frédéric pouvait nous accorder avait été réduit. Du coup, tous les membres d’écolo j ont décidé qu’il fallait des chefs (rires). Maintenant, on peut vous le dire : s’il y a deux coprésidents, c’est surtout parce qu’on ne se sentait pas de le faire tout seul…

MH- Comment la création d’écolo j a-t-elle été perçue de l’extérieur ? Avez-vous été fortement médiatisés ?

AC- Pas au moment de la création car cela s’est fait progressivement. Par contre, nous avons rapidement eu quelques “faits d’armes”, comme notre participation à Bomspotting lors d’une prise d’assaut du Shape à Mons, notre présence originale pour dénoncer la chasse aux chômeurs à Ostende (qui était passée au JT) et le WE écolo j/ Jong Groen à Namur qui avait fait le premier sujet du JT du dimanche !

MH- Arnaud et Catherine, comment résumeriez-vous vos deux premières années à la coprésidence d’écolo j ?

A et C- Fondatrices ? … On a fait le maximum pour pérenniser l’ASBL, en obtenant une reconnaissance en tant qu’OJ. On a développé les rapports avec Jong Groen, le premier barbecue de juin et la structure d’écolo j. Par exemple, au départ, il n’y avait pas de régionales : on se réunissait une fois à Bruxelles, une fois en Wallonie et on faisait des actions qui nous concernaient tou-te-s. Mais c’était compliqué car on est devenu nombreux et des actions locales ont vite vu le jour.

MH- Selon vous, quel est le lien qui doit être entretenu entre écolo j et Ecolo ?

AC- Ce lien est fort et doit rester fort (sinon faut changer de nom, hein…). Mais ça doit être un lien de complémentarité. Ce sont deux structures indépendantes, en termes d’adhésion et de financement surtout. Chacun son rôle donc : pour nous, celui d’écolo j est d’être plus innovant, décalé, impertinent, orienté “luttes originales”.  Pour l’anecdote, on a eu une fois un veto pour une action qu’on voulait faire au salon de l’auto: distribuer des ballons aux enfants avec comme message des trucs du genre mes parents se moquent de ma santé… Sans doute que ce n’était effectivement pas super opportun (mais l’idée est copyleft).

MH- Que souhaitez-vous pour écolo j dans 10 ans ?

AC- écolo j doit garder son ADN décalé, informel, ludique. Il ne faut pas faire de l’Ecolo bis, pas trop d’institutionnel, de statuts, de motions, etc. écolo j s’est magnifiquement développée, a des militants et des permanents au-delà de nos espérances initiales. C’est une force de frappe importante pour défendre le projet écologiste, pour convaincre les jeunes, pour monter aux barricades. écolo j est un plaisir et doit le rester !

MH- Avez-vous une anecdote à partager à propos de votre coprésidence ?

Catherine- Avec Matthieu, quand on a passé la main à Barbara et Christophe, on a « piégé » les statuts d’écolo j (pour voir si les gens les lisaient). Je pense que si on avait réussi à se retenir de rire, Tigrou, Chuck Norris et le Grand Jojo seraient toujours membres d’honneur de l’ASBL…

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Interview réalisée par Michaël Horevoets