• au WE Automnal | nov

    Retour sur || Tout le herfst-weekend automnal 2015 en 7 paragraphes

     

    Enjeux globaux: Quelles réponses pour le climat et les migrations ?

    C’est clair et net : cette édition 2015 du herfst-weekend automnal fut un tout bon cru ! Jong Groen et écolo j se sont donnés rendez-vous du 6 au 8 novembre dans la charmante ville de Tournai. Au menu de ce weekend aussi actif que réflexif : les réponses à apporter aux changements climatiques et aux migrations, deux enjeux globaux qui font l’actu de cette fin 2015.

    On se plonge dans la thématique dès l’ice breaker du vendredi soir. Et, dès ce même moment, se créent des liens entre Jong Groen et écolo j que le reste du weekend ne fera que renforcer… (rappelle-toi : « ce qui se passe au weekend automnal reste au weekend automnal ! »). S’ensuit un ciné-débat qui nous permet de faire le tour des sujets qui seront abordés : entre les réfugiés, le changement et la justice climatiques, on sent que le programme va être dense ! Avant d’attaquer tout ça, les jeunes verts belges (et français et néerlandais ! On s’internationalise…) sont partis à la découverte de leur ville d’accueil : Tournai.

    Le lendemain matin, après une courte nuit pour certains, tout le monde est d’attaque pour les premiers ateliers. Les salons de l’auberge de jeunesse de Tournai avec ses parquets marquetés, ses murs tapissés et plafonds décorés, se prêtent parfaitement à l’accueil des délégations mondiales, réunies en primeur pour l’un des sommets climatiques les plus importants de l’histoire. Ces dirigeants mondiaux, encadrés par des scientifiques de renom sont-ils parvenus à un accord pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, comme le veut écolo j ? Pendant ce temps, des activistes s’activent, justement, dans la pièce à côté et explorent une nouvelle méthode : le théâtre-action. On n’est jamais à court d’idées pour promouvoir les nôtres.

    L’après-midi, rencontre avec des experts pour aborder la question du financement du fonds climat et les liens de celui-ci avec le financement de la coopération au développement ; un autre atelier abordait les objectifs du développement durable, qui remplacent les objectifs du Millénaire des Nations Unies ; un troisième s’est penché sur les réponses apportées à la « crise de l’accueil des migrants » par la plate-forme citoyenne de Tournai. Explications rehaussées par le témoignage de Sami, un réfugié d’Afghanistan qui a pris le temps de partager son expérience avec nos membres.

    Les cerveaux chauffent, il est temps d’aérer tout ça avec un quiz climat qui balade les jeunes verts dans Tournai (de jour cette fois) au pas de course (oui oui, pas de temps à perdre lorsqu’il est question du climat!). De retour à l’auberge, place aux questions internationales : Michaël (Jeunes écologistes français) et Mark (Jong Groen Links) nous expliquent leurs modes de fonctionnement respectifs, leurs défis actuels et leurs projets pour un futur plus vert. Puis place à l’action ! Car oui, on ne change pas le monde en papotant (quoi que ça y contribue forcément). Pinceaux, plumes et corps ! Tout est bon. D’un côté, on prépare des chants à scander à Paris le 29 novembre, de l’autre des calicots et slogans à brandir ce même jour. Paris va nous voir et nous entendre !

    Même chose pour la faune nocturne tournaisienne le 7 novembre au soir (« Ce qui se passe au weekend automnal reste… «  on l’a déjà dit) .

    Le lendemain matin, écolo j et Jong Groen accueillent Gilles Vanden Burre et Georges Gilkinet pour une rencontre conviviale. L’occasion de poser toutes nos questions à ces deux mandataires fédéraux. Et des questions, il y en a ! Désinvestissement, accord fédéral sur le burden sharing de la lutte contre le réchauffement climatique, propositions de loi pour favoriser la transition, l’accueil des migrants en Belgique. Tout, ou presque, y est passé. De quoi passer en revue les thématiques de ce weekend… Exactement ce qu’il nous fallait pour booster tout le monde pour la marche pour le climat le 29 novembre : rencontre de nos homologues français et néerlandais, des ateliers de contenu et d’autres pour faire passer notre message. Paris, nous voici ! Espérons que nos dirigeants se montrent à la hauteur…

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    Retour sur || Herfst Weekend Automnal 2015 || Simulation de sommet climatique

    Un par un, ils entrent dans la salle. Chacun se voit attribuer un rôle, une région géographique. Ils prennent place au sein de la délégation qui leur a été assignée ; répartis entre la Chine, les USA, l’Union Européenne, les Autres Pays Développés (Canada, Japon, etc.) ou encore les Pays en Développement. A côté d’eux se tiennent aussi des lobbyistes du pétrole et des représentants de la société civile. L’exercice est de taille. En effet, il faut parvenir à un accord unanime sur l’effort à fournir quant à la réduction des gaz à effet de serre et limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à la température de l’ère préindustrielle.

    Ils ont 120 minutes pour convaincre. Tout le monde semble prendre son rôle à cœur. Les négociateurs vont de table en table dans l’espoir d’arracher une avancée. Les positions sont difficilement amovibles ; si l’un campe, l’autre aussi. Les enjeux économiques priment. Les lobbyistes du pétrole vendent l’or noir comme étant toujours l’avenir du développement. Les représentants d’ONG tentent de trouver leur place au milieu des délégations étatiques et des lobbyistes. Ils crient, ils hurlent et ils s’agitent « Change the system, no the climate ! ». Mais restent inaudibles. Ils n’auront perturbé les négociations que le temps de leur slogan. Les décisions seront prises coûte que coûte et les États ne semblent accepter un dialogue qu’entre leurs homologues.

    Après un « premier round » d’intenses échanges, où chacun a tenté de défendre ses positions politiques et ses ambitions économiques, il est temps de présenter publiquement les chiffres. Pour rappel, les efforts combinés doivent parvenir à un plafond de 2°C d’augmentation. Il s’agit de l’objectif fixé pour limiter au mieux les impacts liés au changement climatique. Les premiers résultats débouchent sur un effort proche des 2,7°C. Mais, cela reste insuffisant ! Les décideurs retournent négocier et recommencent ce même processus ; en avant pour le « second round » ! Ils vont de délégation en délégation en cherchant la combinaison parfaite entre trouver un accord climatique ambitieux et ne pas céder des positions économiques clés. Si l’assemblé est convaincue des effets néfastes du changement climatique, tous les négociateurs présents dans la salle tiennent des discours fermes. Nous assistons clairement à de vraies résistances.

    Finalement, les discussions se terminent. C’est à nouveau le moment de présenter les résultats obtenus. Tous les regards se tournent vers la Chine et les États-Unis. Bilan final : 2,2°C. Néanmoins, pour que cet accord soit acté, il faut arriver à l’unanimité. Bien que des efforts significatifs aient été reconnus, les Pays en Voie de Développement s’y opposeront. Ils jugent les engagements de la part des deux puissances mondiales trop partiels et préfèrent bloquer les négociations plutôt que d’avoir un accord leur étant trop défavorable.

    Retour rédigé par Laurence Collard (écolo j Liège)

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    Retour sur || Herfst Weekend Automnal 2015 || Les objectifs du développement durable

    En septembre 2015, les Nations-Unies s’accordaient sur les nouveaux objectifs du développement durable qui font suite aux objectifs du millénaire. Pour en parler, nous accueillions Dries Lesage (Professeur à l’UGent) et Antoinette Brouyaux (Associations 21).

    Dries Lesage :

    Ces objectifs ont permis d’attirer l’attention sur, d’une part l’extrême pauvreté dans le monde et, d’autre part, de la communauté internationale sur ces objectifs. L’ONU a réussi, au travers de ce texte, à montrer que la malnutrition, les crises de la santé, les crises écologiques, la pauvreté existent bel et bien et représentent des problèmes/enjeux cruciaux pour les décennies à venir.

    Ce texte est composé de 17 thèmes recouvrant 169 objectifs plus concrets pour la période 2015-2030. C’est donc un document riche au niveau du contenu. Ce texte a permis de prendre conscience qu’il faut une approche plus structurée, structurelle de ces problèmes. S’en rendre compte est déjà un progrès au niveau international.

    On voit, en effet, que les crises sont plus connectées qu’avant. Par exemple, le thème comprenant la lutte contre l’inégalité dans les pays et entre eux (nouveau thème introduit par ce « traité ») est une innovation d’approche. L’ONU appuie et dit à chaque pays que le système de santé publique repose sur 2 piliers : l’accès aux soins de santé démocratisé et la disponibilité des services (par exemple, au Libéria il y a seulement 58 médecins pour 4 millions de personnes/ en RDC il y a le même nombre de médecins qu’à Gand !). On voit donc que la crise au niveau de la santé (sanitaire) est endémique.

    Une autre différence notable entre les anciens (2001-2015) et nouveaux objectifs du millénaire (2015-20130) est que chaque pays se voit attribuer des tâches à réaliser pour parvenir aux objectifs fixés par l’accord. On peut prendre pour exemple la Belgique qui doit faire pas mal d’efforts au niveau de la pollution liée aux particules fines ou la baisse des accidents mortels en voiture pour être aux normes par rapport aux exigences de l’accord. Chaque pays doit d’ailleurs faire un rapport à l’ONU. Le conseil fédéral de développement durable est un partenaire environnemental de plusieurs associations. Il faut d’ailleurs, idéalement, que la Belgique relance la filière de développement durable, améliore son fonctionnement et installe une machinerie intéressante. Tous les ministres et pas seulement ceux de la coopération au développement ou à la santé devraient se sentir concernés. Il faut concrètement une implication structurelle du civil.

    Antoinette Brouyaux :

    La Belgique et les pays européens, en général, ne peuvent plus dire qu’ils ne se sentent pas concernés par tous ces enjeux. « On »demande aux pays « pauvres » de faire des efforts or on recule dans plusieurs domaines. On se ridiculise car, à côté on mobilise pour la Cop ! Il n’y a pas de cohérence. Un changement de paradigme est en train de s’opérer. Le climat est un bon exemple d’enjeu universel : c’est le bien commun par excellence.

    Le problème n’est plus simplement «combattre la pauvreté ». Le problème est plutôt du côté des riches égoïstes gardant leur fortune pour eux en pratiquant l’évasion fiscale ou la question de la répartition de la richesse ! Il faut aborder l’agenda 2030 dans ce sens-là càd lutter contre l’évasion fiscale, le dumping et avoir une répartition juste pour tout le monde.

    Le livre « Comment tout peut s’effondrer » de Pablo Servigne conscientise les gens sur la crise systémique que nous vivons. C’est une approche catastrophiste donc radicale mais la conscience de l’urgence donne une responsabilité.

    Le rapport des ONG (coordonné par Associations 21 pour la partie francophone du pays) reprend les objectifs ratifiés à New-York le 25/09 et détaille ce qu’on peut faire, à notre échelle, en Belgique. L’accent de ce rapport est mis sur l’importance des actions citoyennes càd faire en sorte que les citoyens s’approprient le changement. C’est ce qu’on appelle la « solidarité chaude ». L’exemple du Parc Maximilien et de la plateforme « welcome refugees » illustre parfaitement cela.

    Associations 21 a également envoyé ce rapport à plusieurs responsables politiques et depuis, plusieurs rdv ont été pris pour les conscientiser sur les objectifs dont ils sont signataires et donc qu’ils se sont engagés à respecter. Il ne faut pas hésiter à interpeller les communes à propos de ces objectifs notamment en les questionnant sur la mise en pratique de l’Agenda 21.

    Débat-Questions du public :

    – Comment vérifier le fait que le gouvernement prend en compte (ou pas) ces objectifs ?

    Pour Antoinette Brouyoux, il faut se servir des objectifs quand les politiques vont à l’encontre de ces objectifs. On peut leur montrer via des actions.

    Les objectifs ne sont pas contraignants juridiquement mais on s’attend à une force morale de chacun dans le suivi de cet agenda. Une nouvelle institution de l’ONU, via des reportages, va faire l’évaluation entre aujourd’hui et 2030. Une machinerie institutionnelle de la part de l’ONU se met en place pour faire pression sur les États.

    – La notion de « développement durable » est une notion qui fait polémique ?

    On est dans une « crise générationnelle » depuis 1987. C’est devenu une compétence politique et un cadre transversal qui abordent les liens entre les différents politiques. Maintenant, ils se retrouvent plus dans l’appellation « transition ».

    – Pas toujours évident pour les associations de travailler avec des entreprises (comme la FEB)?

    De façon ponctuelle, les associations peuvent s’entretenir avec les entreprises mais elles ne les représentent (pas forcément). Les associations ne veulent pas adhérer aux objectifs que soutiennent certaines entreprises (par exemple Nestlé alors qu’elles défendent le commerce équitable) pour ne pas brouiller leur image. Certains ONG sont, quant à elles, membres de shift pour discuter avec eux mais s’y identifier est différent, il y a un pas à ne pas franchir !

    Compte-rendu réalisé par Violette Leclercq

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    Retour sur || Herfst Weekend Automnal 2015 || Réfugiés: Histoires et récits

    Témoignage d’Elise DePauw, pour la plateforme  » Bienvenue à Tournai « 

    C’est une plateforme associative et citoyenne. Ils travaillent depuis 5 ans sur un accueil pour les réfugiés, sur une réflexion par rapport à cela, avant la mise en place du centre actuel.

    Ils se sont fixés trois finalités / buts, à savoir :

    1. Faciliter le dialogue interculturel et l’intégration de tous dans la vie de la cité.

    2. Prévenir les dérives de l’extrême droite.

    3. Contribuer à une meilleure intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère à Tournai.

    Ils se sont donnés également des objectifs « opérationnels » :

    1. Accompagner les primo-arrivants dans leur démarche d’insertion.

    2. Permettre l’exercice de leurs droits les plus élémentaires.

    3. Faciliter la réorientation vers les services existants.

    4. Activer un travail de réseau entre le monde associatif, les services publics, des citoyens-bénévoles.

    5. Initier un parcours d’intégration pilote à Tournai.

    Cette plateforme s’est confrontée aux positions de certains responsables politiques à Tournai.

    De quelle façon la solidarité s’est-elle mise en place et comment garder la grande mobilisation citoyenne sur le long terme ?

    On a vu une synergie entre l’associatif et le monde citoyen (spontanéité-créativité). Le centre n’a que 2 mois mais la plupart des 500 réfugiés seront encore là dans un an. Donc il est important de garder cet élan et cette énergie citoyenne. De plus, les opinions défavorables au projet de soutien des réfugiés sont toujours là.

    Comment est assuré le suivi des réfugiés dans le cas où ils reçoivent une décision négative et doivent alors quitter le territoire ?

    La plateforme n’a pas d’information sur cela mais lors des permanences, les personnes sont accompagnées.  Souvent quand elles reçoivent un ordre de quitter le territoire, les personnes concernées se «volatilisent» pour échapper à l’arrestation, à un enfermement en centre fermé ou à un retour de force dans leur pays. Le gouvernement a d’ailleurs décidé qu’il n’y aura pas/plus de processus de régularisation collective.

    Le statut de réfugié, en Belgique, est normalement illimité dans le temps. Mais il y a un projet de loi de la NVA pour le « faire périmer » après 5 ans. Si, par exemple, les problèmes qui leur ont fait fuir leur pays « s’arrêtent » (si la guerre en Syrie s’arrête par ex.), même si tout est détruit, ils devront y retourner (si ce projet de loi passe).

    On a vu une grosse mobilisation à Mouscron pour l’ouverture d’un centre d’accueil, similaire à celui de Tournai. Le tissu associatif est fort. A tournai, le relais des médias était assez positif. Cependant deux points de vue s’opposent : le bourgmestre de Tournai, mitigé et plutôt négatif envers la question des immigrés (donne une mauvaise image de la ville) et les associations, au contraire, donnent une « image positive ». La plateforme fait un travail de plaidoyer auprès du monde politique.

    Le témoignage de Sami, réfugié afghan maintenant régularisé, qui a parlé de la guerre en Afghanistan et de son parcours doit encore être traduit. Il sera disponible prochainement.