Quels enjeux ?
Brigitte Gloire (Oxfam Solidarité), Evelyne Huytebroeck (Ecolo Ministre de l’environnement de 2004 à 2014) et Juliette Rousseau de la Coalition Climat ont eu la lourde tâche de présenter aux nombreux participants les raisons pour lesquelles cette Conférence de Paris est décisive.
Brigitte Gloire a brossé l’historique de ces rencontres pour le climat en pointant les différents moments clés qui se sont succédé. Entre l’enthousiasme relatif de Kyoto et les grosses déceptions que furent Copenhague et Durban, elle a rappelé que s’il y avait un consensus sur l’objectif de ne pas atteindre un réchauffement au delà des 2°, les États sont à l’heure actuelle mal embarqués sur les mesures à prendre pour y arriver.
Elle a pointé la nécessité d’aboutir à Paris sur un accord global mais différencié, mais la crise économique dans les pays du Nord et la frilosité de certains pays émergents n’augurent rien de positif…
Evelyne Huyebroeck a rappelé la complexité de ces conférences balancées entre des négociateurs aguerris et des acteurs plus éloignés de l’enjeu. Elle a rappelé le rôle moteur historique de l’Europe par le passé mais a évoqué les difficultés récentes à se prononcer pour une politique commune ambitieuse. Elle l’explique surtout par les réticences de certains États encore fort dépendants économiquement aux énergies fossiles. Elle a également rappelé le sérieux de la délégation belge par le passé tout en soulignant le retard pris depuis deux ans par notre royaume pour définir l’effort à fournir pour cet enjeu. Une vision cohérente entre État fédéral et Régions fait dramatiquement défaut !
Juliette Rousseau a présenté sa plateforme qui regroupe le plus grand nombre d’ONG et associations sur la question du climat. Elle a souligné la difficulté parfois de se définir un objectif commun assez ambitieux au regard des spécificités que chacun a ! Elle a pointé l’importance d’avoir une plateforme associative la plus large possible afin de permettre les modes d’actions les plus diversifiés, en travaillant autant sur le plaidoyer et le lobbying auprès des négociateurs qu’en développant des stratégies plus contestataires pour la justice climatique.
Présentations de trois initiatives :
Climate Express
Avec pour ambition de réunir plus de 10 000 Belges cet hiver à Paris, Climate express et ses partenaires, dont écolo j fait partie, souhaitent agir pour permettre au plus grand nombre d’être sensibilisé et mobilisé par l’enjeu. Un départ organisé en train, en bus ou à vélo est prévu grâce à Climate Express. Ils comptent également beaucoup sur le soutien des partenaires sociaux et de personnalités publiques célèbres pour faire bouger les lignes. Ils sont persuadés qu’une pression populaire, notamment dans les rues de Paris le 29 novembre, obligera les chefs de gouvernements présents de prendre davantage leur responsabilité. Mais ils sont également conscients que cela ne suffira peut-être pas et souhaitent poursuivre leurs efforts pour le climat au-delà de cette COP, surtout en cas d’échec…
Alternatiba
Il s’agit d’une initiative, née il y a quelques années en France, partie du constat que si les mesures pour répondre au défi climatique n’étaient pas à la hauteur, il ne fallait pas attendre pour se bouger. Alternatiba se veut donc comme une vitrine des alternatives à notre modèle de société de consommation qui détruit notre climat.
Alternatiba organise en France, en Belgique et en Suisse de véritables villages illustrant par l’exemple vertueux et démontre que pour sauver le climat, il fallait se bouger et que de nombreuses personnes, associations le font déjà !
Pouvoirs publics
Annick Vanderpoorten a tenu à souligner que les pouvoirs publics avaient également leur rôle à jouer et que depuis une série d’années en Région bruxelloise, Bruxelles Environnement veille à la mise en pratique du plan Air-Climat-Energie. C’est un travail qui se fait à travers une information et une sensibilisation aux efforts à réaliser en termes de réduction énergétique dans les bâtiments (avec un rôle d’exemple à jouer pour les édifices publics). Elle souligne l’importance à Bruxelles de l’adoption de la norme passive pour la construction des bâtiments.
Elle souligne également le soutien aux initiatives innovantes que doit apporter le pouvoir public même si c’est parfois très compliqué.
Radical !?
Quels sont les moteurs de l’engagement militant ? Comment sont répartis les richesses ? Quels sont les injustices (qui sont autant de motivations pour l’engagement) qui se cachent derrière une tomate de supermarché ?
Seb et Amaury nous expliquent comment, avec la systémique, nous pouvons percevoir les enjeux qui se trouvent dans nos parcours militants. Comment bouger ? Se battre seul dans son coin ? Faire la révolution ? Peut-être y a-t-il plusieurs modes d’action ?
– Changer les choses par le plaidoyer, faire pression par une manifestation.
– Agir en opposition, résister, être dans l’action directe.
– Agir en dehors du système, développer des alternatives permettant l’autonomie.
Ces trois modes d’action pour changer le système sont complémentaires et c’est à travers une convergence des luttes et des modes d’actions que le changement radical du système sera sans doute possible !
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